Paris, 26 juin 1882, lundi matin
Cher bien-aimé, je viens de finir avec la blanchisseuse que je paie c’est pourquoi je suis un peu en retard. Sans compter que j’ai eu une séance de coiffure ce matin qui a duré assez longtemps. Enfin m’en voilà quitte, et je n’en suis pas fâchée parce que cela me sera plus commode, surtout si nous allons en villégiature, et aussi parce que cela m’épargnera la dépense de bonnets hurlupés [1]. Je te tiens au courant de toutes ces balivernes comme si cela pouvait t’intéresser. Mais, tu sais, l’habitude de te rendre compte de tous mes faits et gestes fait que je ne saurais m’en empêcher. Je me hâte pour pouvoir assister au déjeuner de Mme Lockroy et des enfants et parce que je veux surtout prendre le temps de t’embrasser et de te dire que… je t’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 121
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette