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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 janv[ier] [1863], mardi, 1 h. ½ après midi

Cher bien-aimé, mon rhume fond à vuea de nez et bientôt il n’en restera plus d’autres traces que celles de tes munificencesb. Je suis si heureuse de sentir que tu m’aimes que mon bonheur ne touche plus terre et que mon âme a des battements d’ailes qui emportent mon amour jusqu’au ciel. J’aurais bien désiré t’accompagner tantôt sur la montagne ; mais, malgré le beau soleil qu’il fait en ce moment, la terre est encore trop mouillée pour que j’ose risquer ma guérison presque complète. J’attendrai donc encore jusqu’à demain ; mais pas plus tard ou je me renrhume voilà mon ULTIMATUM. J’ai fait honte à ma SERVARDE de son indiscrétion (pour la forme, bien entendu), mais au fond je suis ravie qu’elle l’ait euec car je vais me goberger dans un ravissant petit flacon que je n’aurais pas osé te demander surtout après le don charmant que tu venais de me faire [1]. Aussi, mon cher petit homme, je me sens engagée par la reconnaissance et par l’honneur à me porter comme un diable, ce à quoi je ne manquerai pas, je te le GURE [2] (orthographe Suzarde) autant que je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 23
Transcription de Chantal Brière

a) « à vu ».
b) « mugnificences ».
c) « elle l’ait eu ».

Notes

[1À la date du 25 janvier, Hugo note « achat par Suzanne de six flacons dorés (un à JJ) » (Massin, CFL, t. XII, p. 1414 ).

[2« Je te le jure ».

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