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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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LAROCHELLE Henri, Henri Julien Boulanger, dit

LAROCHELLE Henri, Henri Julien Boulanger, dit — (1827) : Comédien et directeur de théâtre. Passionné de théâtre, il entre dans une troupe d’amateurs composée d’artisans et d’ouvriers, comme lui, et s’efforce de suivre l’exemple de son grand-père, Barthélémy Larochelle, qu’il n’a pas connu, mais qui était sociétaire de la Comédie-Française, et dont il reprend le patronyme. La protection de Mlle Mars lui ouvre les portes du Conservatoire. Il est engagé à l’Odéon en 1847, où il tient les emplois de valet de comédie. En 1850, il est engagé à la Porte-Saint-Martin. Au cours de ses tournées en province, les frères Seveste le remarquent pour ses qualités d’organisateur et son flair, et lui confient la direction du Théâtre Montparnasse, dont il parvient à rétablir les finances, et où Hugo accepte qu’il joue Ruy Blas (il en sera toujours reconnaissant à Hugo). D’autres salles de banlieue (telle Grenelle) et de périphérie lui sont confiées. Poussant les tournées des quatre troupes qu’il dirige jusqu’aux « théâtres d’excursion » (Maisons-Laffitte, Arpajon…), il obtient du succès auprès du public populaire, gère son budget avec économie (il paie peu ses acteurs, mais il les paie, et donne de sa personne, allant jusqu’à enchaîner lui-même vingt premiers rôles en une année). Parmi les pièces de son répertoire figurent des adaptations théâtrales de romans, comme La Petite Fadette, Manon Lescaut, Paul et Virginie, La Reine Margot, La Dame aux camélias, La Jeunesse des Mousquetaires… En 1866, il prend la direction du Théâtre de Cluny, où il monte avec succès un répertoire populaire. La presse de l’époque s’amuse à opposer l’entreprenant Larochelle à son homologue du Théâtre de l’Odéon, Chilly, moins audacieux, dont les affaires périclitent. Larochelle se flatte de dégotter des « ours », ces pièces refusées ailleurs, qu’il transforme en succès. Mobilisé pendant la guerre de 1870, il est blessé en 1871. Il rouvre le Théâtre de Cluny le 17 juin 1871 et laisse à trois confrères la direction des théâtres de Montparnasse, Grenelle et des Gobelins dont il était encore responsable encore. Lorsqu’il cède la direction de Cluny en 1873, il se lance dans une autre entreprise d’importance : la co-direction, avec Ritt, de la Porte-Saint-Martin, reconstruit après l’incendie qui l’a dévasté sous la Commune. Le 27 septembre 1873, ils y reprennent Marie Tudor de Hugo (après avoir essuyé l’interdiction du Roi s’amuse, qu’ils avaient demandé à Hugo). L’année suivante, ils produisent deux des plus grands succès de la fin du siècle : Les Deux orphelines de Dennery et Le Tour du monde en quatre-vingt jours de Jules Verne (qui connaît 415 représentations). En 1878, ils produisent une adaptation des Misérables, avec Dumaine et Taillade dans les rôles principaux. Fortune faite, ils quittent la direction du théâtre en 1879. Parallèlement, depuis 1877, ils avaient repris la direction de l’Ambigu, où ils avaient repris La Tour de Nesle en 1877, La Case de l’Oncle Tom et Le Courrier de Lyon et Les Deux orphelines en 1878. Larochelle sort de sa retraite pour reprendre le Théâtre de la Gaîté, où il a l’intention de monter Quatrevingt-treize. Il inaugure sa nouvelle direction avec Lucrèce Borgia, le 26 février 1881, date anniversaire de la naissance de Hugo. Le 24 décembre de la même année est créée l’adaptation de Quatrevint-treize (Dumaine joue Cimourdain, Taillade Imanus, Paulin Meunier le sergent Radoub, Marie Laurent La Flécharde). La pièce rencontre le succès. Un dîner est donné le 26 mars 1882, pour fêter la centième, où Hugo et Larochelle prononcent chacun un discours. Larochelle meurt l’année suivante. Une foule impressionnante suit le cercueil de celui qui aimait à dire « Ayez le public, c’est lui qui vous consolera de tout le reste. » (Cette notice résume l’article de Geneviève Faye, « Henri Larochelle, une réussite exemplaire », dans Directeurs de théâtre. XIXe-XXe siècles. Histoire d’une profession, sous la direction de Pascale Goetschel et Jean-Claude Yon, Publications de la Sorbonne, 2008).

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