Paris, 23 février [18]79, dimanche matin, 8 h.
Bonjour, mon ineffablement grand, bon et divin bien-aimé. Je t’adore, sois béni. Je sais que tu as eu une très bonne nuit et j’espère que la journée sera de même, très bonne et très heureuse. Tu trouveras, du reste, à l’occuper pour peu que tu prennes le temps de lire le monceau de lettres et de journaux arrivés ce matin parmi lesquels une lettre de Mme Edmond Adam qui s’est croisée avec la tienne et qui est débordante d’enthousiasme, d’admiration et d’amour. Une autre lettre, non moins remplie d’émotion et d’adoration de Mme Angèle Magnin [1]. Puis, brochant sur le nombre, un farragoa [2] apocalyptique de ton neveu Léopold Hugo. Sans compter un tas de CHOULIERS d’Auvergnats qui tiennent de la plache [3]. Je t’assure que tu auras fort à faire, rien qu’à lire tout cela, même en y mettant le temps. Aussi, pour être sûre de ne pas être parmi les ajournés et dans le gouffre des arriérés, je te supplie de commencer par ma pauvre vieille restitus.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 53
Transcription de Chantal Brière
a) « pharago ».