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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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19 février 1858, vendredi soir, 5 h. ½

Je n’ai pas l’espoir que tu puisses revenir avant ton dîner, mon cher petit homme, ayant l’ambition de te faire ratisser d’ici là dans l’intention évidente de produire un effet de bel homme sur le SEXE Duverdier. Je vous le permets à la condition que vous me reveniez de bonne heure pour le thé. En attendant, je fais d’assez drôles de réflexions philosophiques sur l’instabilité des cuillères [1] en général et celle de [Verse  ?] en particulier et je me demande où sera la vôtre, toujours et de plus en plus de cuillère à la révolution future ? Servira-t-elle à tremper la première soupe de la liberté ou à faire manger la première bouillie au Bébé République ? That is the question ? Quant à moi, je n’en saurais que faire et vous faites horriblement bien de ne pas me l’offrir… Je l’accepterais pour vous êtes agréable, mais si vous pouvez faire autrement que de me l’offrir, J’AIME MIEUX CELA. Voime, voime, A/É ment [2]. Dînez bien si votre conscience est d’accord avec votre estomac ce dont je doute au risque de jurer devant la reine, et revenez bien vite ce soir. Je vous aime nonobstant.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 38
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Juliette collectionne les bibelots, notamment les cuillères.

[2Rébus pour « assurément ».

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