Paris, 28 mai [18]78, mardi matin, 10 h.
Cher bien-aimé, j’aurais désiré savoir de Mariette comment tu avais passé la nuit mais elle n’a pas pu me le dire. Mais je sais que tu as eu la bonté de t’informer, quel bonheur !!!, de moi et je t’en remercie bien tendrement. Ma nuit a été très agitée, ce que j’attribue, ainsi que le redoublement de mes douleurs, au temps affreusement humide qu’il fait tous les jours. mais comme il faudra qu’il finisse par s’amender, comme on dit à Guernesey, je ne pers pas courage, au contraire et j’attends avec patience la fin du mauvais temps et de mes bobos. Pendant que tu télégraphiais hier aux gens de Montpellier [1], ceux de Montpellier renvoyaienta un second télégramme plus pressant encore que le premier. Autre guitare, une dernière lettre de Dupanloup plus enragée, encore si c’est possible, que toutes les autres [2]. Heureusement qu’il va être forcé d’ici à deux jours de ravaler sa bave empoisonnée devant le triomphe de Voltaire [3] et le tien.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 140
Transcription de Chantal Brière
a) « renvoyais ».