Paris, 6 mai [18]78, lundi, midi ¾
J’ai déjeuné avec les deux enfants seuls, excusez du peu, en regrettant que tu n’aies pas été de cette partie fine. Mme Lockroy et son mari sont allés au mariage civil et religieux de Mlle Allain-Targé. Peut-être reviendront-ilsa à temps pour déjeuner avec toi. En attendant je prépare la liste du linge indispensable pour le service de la maison et celui de nos propres personnes. Quant à la flanelle et aux chemises à ton usage Mme Lefèvre m’a dit qu’elle les faisait faire pour son frère et pour son fils chez un chemisier du Palais Royal presque enb face Le Rappel [1]. Les prix sont à peu près les mêmes que ceux que nous payions ailleurs. Donc, s’il te plait, nous pourrons aller chez ce chemisier qui te prendra mesure pour tout cela. maintenant il existe rue de la Paix un autre chemisier qui emploie une flanelle préparée contre les rhumatismesc et dont Vacquerie qui en fait usage se trouve très bien. Il paraît qu’il a seul, le marchand, le droit d’en vendre en France.
6 h. du soir
Je suis éreintée de ma corvée au Louvre mais je t’aime et je te remercie d’avoir cédé avec tant de bonne grâce à mes exigencesd raisonnables autant qu’indispensables. Tu es bien gentil de m’avoir tout accordé et je t’en remercie encore avec un sourire et un baiser.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 122
Transcription de Chantal Brière
a) « reviendrons-t-ils ».
b) « presqu’en ».
c) « rhumatisme ».
d) « exigeances ».