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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 21 décembre 1857, lundi soir, 5 h. ¼

Ne te fais pas de chagrin, mon bien-aimé, ne te fais pas de mal pour une chose après tout sans graves inconvénients pour ton bonheur domestique. Il est probable même que ce fameux mirage de Paris perdra beaucoup de son attrait vu de près et dans les conditions antipathiques dans lesquellesa il se trouve en ce moment-ci pour tous les cœurs honnêtes et les grandes intelligences comme ceux de ta digne femme et de ta noble fille [1]. J’espère, je suis sûre même, qu’elles reviendront de là presque confuses d’y être allées et trop heureuses de retrouver leur petit palais de Guernesey [2], leur grande gloire de famille et leur bonheur intérieur que tu leur rendras plus doux encore que par le passé si c’est possible. En attendant, mon adoré bien-aimé, je te demande pardon de me mêler avec tant de familiarité aux événements si intimes qui t’arrivent mais [c’est  ?] que je t’aime tant qu’il n’y a rien de tout ce qui te touche qui ne m’intéresse plus que ma propre vie et puis sentir que tu souffres, ou le supposer seulement, me rend si malheureuse que je ne peux plus m’occuper d’autre chose et il me semble que je diminue d’autant tes soucis en les prenant tous le plus possible à mon compte.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 232
Transcription de Chantal Brière

a) « lequel ».

Notes

[1Madame Hugo et sa fille Adèle quitteront Guernesey pour Paris le 18 janvier 1858.

[2Juliette désigne ainsi la maison des Hugo, Hauteville House.

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