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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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1er août 1857

Guernesey, 1er août 1857, samedi soir, 9 h. ½

Cher bien-aimé, je viens réparer le temps perdu pendant lequel je n’ai pas pu te gribouiller mon amour ; mais autant de pattes de mouches de moins autant de baisers de plus, voilà mon système des compensations, mon cher petit homme. Je viens de t’associer tout à l’heure à la délivrance d’un pauvre oiseau prisonnier que cette stupide Suzanne avait demandé à Allez pour la petite Préveraud. Tu penses si je me suis prêtée à cette razzia d’ailes. Aussi, dès que je l’ai eu baisé pour toi et pour moi et l’ai eu chargé de toutes sortes de tendresses pour nos deux chères âmes s’il les rencontrait entre le ciel et la terre, je lui ai rendu la liberté au grand hébétement de la susdite Suzanne qui en est encore à comprendre qu’il est cruel de faire un jouet d’enfant avec ces pauvres petits êtres inoffensifs et doux. Voilà, mon cher adoré, la BONNE ACTION que j’ai faite en collaboration avec vous aujourd’hui pour vous remercier de la belle œuvre que vous faites à vous tout seul pour moi en ce moment-ci. Mon bien-aimé, tu es aussi bon que tu es grand et je t’aime encore plus que tu n’es bon et grand. Je t’attends pour répandre mon âme à tes pieds. Jusque là je t’adore et je te bénis intérieurement de tout mon cœur.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 139
Transcription de Chantal Brière

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