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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 juillet 1857, lundi soir, 7 h. ½

Je veux essayer de te sourire à distance, mon cher bien-aimé, car je ne sais pas quelle grimace la douleur me fera faire devant toi ce soir. À en juger par cea que j’éprouve maintenant, elle ne sera pas trop belle et pourtant Dieu sait si je t’aime et si j’ai du courage. Mais rien ne résiste à la podagrerie doublée de chiragrerie [1] et autre hypocondrie très maussades et fort douloureuses. Je voudrais que mon mercredi fût passé, que les ouvriers soient engrenés pour être sûre que tout va bien et peut se passer de moi à la rigueur. Il y a si longtemps que je lutte avec mon mal que le jour où il aura le dessus je crains que ce ne soit pour beaucoup de temps. En attendant je vais tâcher de doubler héroïquement ta fête [2] et l’installation de JEAN [3]. Après quoi advienne que pourra, je m’y résigne d’avance pourvu que tu m’aimes et que je ne te sois pas trop à charge, je souffrirai avec patience. Voilà, mon adoré, ce que je tenais à te dire avant que le mal ne m’envahisse toutb entière. Je t’aime, je t’aime et je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 130
Transcription de Chantal Brière

a) « parce ».
b) « toute ».

Notes

[1Selon Pierre Larousse, la chiragre est une goutte qui touche et attaque les mains.

[2Le 21 juillet est le jour de la saint Victor.

[3À élucider.

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