Guernesey, 23 février 1856, samedi matin, 10 h.
Bonjour, beau temps, bonne santé, bon amour, voilà avec quoi je vous salue ce matin, mon adoré, avec le désir que vous profitiez de tous ces bons souhaits avec le même cœur et le même bonheur que celle qui vous les envoie en ce moment. Je ne sais pas quels mouchards vous aurez à fouetter aujourd’hui, mon pauvre grand bien-aimé, mais j’ai l’intention de profiter un peu du soleil et de pousser jusque chez la mère Gillet en attendant l’heure où vous avez coutume de venir me voir. Sans reproche voilà bientôt quinze jours que vous ne m’avez FAIT FAIRE VOTRE BARBE, ce qui est assez maussade. Aussi en désespoir de Wheadona, je me précipiterai dans la mère Gillet. Voilà tout ce que vous y gagnez. J’ai pris auparavant la précaution de finir le livre de Mercier qui menaçait de devenir pour moi un CLYSO-POMPE A JET CONTINU [1]. Vous pourrez donc le remporter ce soir sans augmentation de location. En attendant je vous baise UNGUIBUS ET ROSTRO [2].
Juliette
BnF, Mss, NAF 16377, f. 68
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Chantal Brière
a) « Weadon ».