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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 14 janvier 1857, mercredi soir, 5 h.

Il y a bien longtemps, mon cher petit bien-aimé, que je ne me suis trouvée à pareille fête, seule avec toi. Mon cœur ne demanderait pas mieux que d’en profiter comme un égoïste qu’il est mais j’ai si peur que tu ne t’ennuies de ce tête-à-tête forcé que je ne prends d’avance mon bonheur qu’avec beaucoup de réserve. Du reste ce n’est pas de ma faute si je n’ai pas pu décider Terrier à rester à dîner et même à amener les deux petits Préveraud avec lui. Rien n’y a fait, mais mon invitation d’aujourd’hui subsiste pour mercredi prochain. Il serait plus simple et plus court de les inviter une fois pour toutes pour l’année entière, cela me dispenserait de courir après des convives et paierait notre abonnement de médecin [1] du même coup. Tu me diras ce que tu en penses ce soir. D’ici là je profite du petit reste de jour pour te donner toute mon âme des pieds à la tête. Et vous, vilain avare, qu’est-ce que vous me donnerez en échange ? Je vous préviens que je n’accepterai que du bon amour bien contrôlé et à l’effigie de votre cœur et que je réclamerai mes QUARANTE-HUIT SOUS D’ANCIEN à cor et à cris. En attendant je vous fais crédit, ce qui n’est pas très prudent. Tâchez de ne pas venir trop tard et d’avoir très faim et de ne pas vous ennuyera avec moi toute seule si vous pouvez.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 12
Transcription de Chantal Brière

a) « ennuier ».

Notes

[1Le docteur Terrier soigne Juliette et la famille Hugo.

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