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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 8 janvier 1857, jeudi soir, 9 h.

Oui, mon cher petit homme, j’allais vous écrire quand vous êtes venu m’interrompre si à propos ; mais mon cœur ne veut pas en avoir le démentia, et quoique l’heure de la restitus soit passée, je vous en griffouillerai une petite avant de me coucher, ATTRAPÉ ! J’ai été bien méchante, bien absurde et bien bête tout à l’heure, mon pauvre ineffable et patient adoré, je ne sais pas sur quel Kesler j’avais marché mais ce qui n’est que trop sûr c’est que j’étais stupidement rageuse et pas même à propos de bottes. Je t’en demande pardon à genoux et avec tout mon cœur et toute mon âme, mon cher adoré, car je t’aime à la fois comme mon amant, comme mon enfant, comme le bon Dieu. Je ne veux pas que tu comparesb notre amour à aucun autre parce qu’aucun autre ne peut être semblable à lui pour la grandeur et pour la sainteté. Je ne veux pas que tu sois triste parce que ta tristesse, quelque légère qu’elle soit, me navre et me prend aux entrailles et je veux t’admirer et te vénérer comme ce qu’il y a de plus sublime et de plus divinement bon sur la terre.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 6
Transcription de Chantal Brière

a) « démentis ».
b) « tu compare ».

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