Paris, 7 octobre [18]73, mardi soir, 5 h.
Voilà une journée bien fastidieuse et bien laborieuse aussi pour toi, mon pauvre bien-aimé, et je te féliciterais d’en voir la fin tout à l’heure si je ne craignais pas d’en voir recommencer une autre demain tout aussi fatigante et tout aussi ennuyeuse que celle-ci. Je n’en excepte pas même les Great attrachiones des Nelly plus ou moins Fiorentino et autres Raimondi [1] de même provenance. Avec tout cela tu seras réduit encore à coucher dans le taudis de là-haut car Mariette n’a pas pu ou su avoir ton lit aujourd’hui. Elle te racontera elle-même ce soir comment et pourquoi. Quant à moi, je m’abstiens systématiquement de toute information et de toute explication directes de moi à elle et d’elle à moi, par dignité et par prudence. C’est déjà bien assez triste et assez agaçant pour moi de n’être plus qu’une cinquième roue à ton carrosse, sans y ajouter ton propre déplaisir chaque fois qu’on se mêle affectueusement de ton ménage. À tout à l’heure mon adoré bien-aimé, je te souris et je te bénis.
BnF, Mss, NAF 16394, f. 283
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette
a) « sera ».