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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 14 septembre [18]73, dimanche matin, 8 h.

À défaut de Beau jour, bonjour, mon cher bien-aimé. J’ai tout lieu de croire que tu as bien dormi parce que je n’ai entendu aucun bruit dans ta chambre toute la nuit jusqu’à présent ; je t’en félicite et je m’en réjouis. J’ai hâte que ta brochure, BROCHURE ! Quel bête de mot pour une si prodigieuse chose, ait paru et « À vous tous » aussi. Ton cher petit Victor [1] y prend goût et je le comprends. C’est un régal pour lui, encore plus nutritif et plus réconfortant que sa purée de viande crue. J’ai regretté pour lui qu’il n’ait pas pu avoir sa bonne part hier de ton nouveau chef-d’œuvre, cela lui aurait fait du bien. Il l’aura demain dans Le Rappel mais ça n’est pas la même chose que de t’entendre le dire. Enfin on ne peut avoir que très rarement, trop rarement le bonheur complet et parfait. C’est déjà beaucoup d’en avoir de temps en temps un tout petit nouveau. Dans ce moment-ci nous avons jour à jour celui de voir que ce cher fils va de mieux en mieux malgré le changement brusque de la température. Encore un ou deux mois de ce progrès et je crois qu’il pourra aller sans danger et sans trop de fatigue chez ces braves et charmants Adam. En attendant il faut tâcher de ne pas te faire exiler de nouveau, ce qui n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire. Quant à moi la patrie est partout où tu es et où je peux t’adorer.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 268
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

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