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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 2 janvier 1854, lundi soir, 5 h.

Les restitus sont courts parce que les jours ne sont pas longs, mon cher petit bien-aimé. Le temps me manque mais non l’amour. Mes pattes de mouchea sont engourdies mais mon cœur est de feu en pensant à toi, et j’y pense toujours. Aussi, mon cher petit homme, je te supplie de ne pas mesurer ma tendresse infinie au plus ou moins d’encre dont je barbouille mon papier ni à la quantité de pataquès dont je diapre mes élucubrations. Quoi que je griffouille en petit ou en gros, je serai toujours en reste envers mon pauvre cœur. J’espère que vous n’oublierez pas de vous caoutchouquer tout à l’heure des pieds à la tête, car il fait un temps à mettre Boustrapa dehors. À propos de cette canaille et des avertissements donnés par la petite table hier [1], tu feras bien de faire attention à ne pas te laisser approcher de trop près le soir par des inconnus. Cette précaution est d’autant plus raisonnable qu’en dehors d’un guet-apensb Boustrapartis[te], il y a le danger, non moins réel, des rôdeurs de nuit jersiais et cosmopolites dont cette île fourmille. Et puis si vous étiez bien gentil vous me laisseriez reprendre ma fonction de garde du corpsc ce qui me tranquilliserait et me donnerait quelques minutes de bonheur de plus.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16375, f. 3-4
Transcription de Bénédicte Duthion assistée de Chantal Brière

a) « mouches ».
b) « guet-à-pens ».
c) « garde-du-corps ».


Jersey, 2 janvier 1854, lundi soir, 5 h. ½

J’espérais, mon cher petit homme, que vous ne me laisseriez pas le temps de GRIBOUILLER un second RESTITUS et j’avais la lâcheté de m’en réjouir. Hélas mon illusion a été de courte durée et je vois trop qu’il faut que je m’exécute tant bien que mal. Quel BONHEUR, vous voilà. BRAVO, BIS, JE VOUS ADORE. MERCI.

BnF, Mss, NAF 16375, f. 5-6
Transcription de Bénédicte Duthion assistée de Chantal Brière

Notes

[1Référence à une séance de table parlante de la veille.

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