Paris, 12 mai [18]77, samedi matin, 11 h. ¾
C’est grand dommage, mon cher bien-aimé, puisque tu es forcé de sortir à heure fixe tantôt, qu’il ne fasse pas beau temps. Cela ne m’empêchera pas de t’accompagner, si tu le permets, et d’en être bien heureuse. Au moment même Mme Lockroy me fait prier d’entamer le déjeuner de quelques minutes parce que son mari part pour Versailles à midi ½. Je vais m’occuper de faire hâter le service et te faire avertir dans le cas où tu pourrais être prêt en même temps. Il paraît que ces diverses réunions empêcheront Lockroy de dîner avec nous ce soir. Heureusement que le Sénat se plaît dans un doux farniente, ce qui te permet de faire tes chefs-d’œuvres à ton aise. Aussi je l’ai en très grand gré dans ce moment-ci. Puisse-t-il garder longtemps sa paresse dont tu t’accommodes si bien, et moi aussi. Je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 128
Transcription de Guy Rosa