Paris, 25 février [18]77, dimanche matin, 11 h. ¾
Que tu as été bon hier pour moi, mon grand bien-aimé, en me pardonnant mon stupide manque de mémoire qui t’a privé du bonheur de dîner avec tes chers petits enfants. Cette privation a été encore plus grande pour moi qui avais à me reprocher d’en être la cause. J’espère que cela n’arrivera plus car je vais redoubler d’attention pour cela. En attendant, je me tiens prête à t’accompagner au Rappel tantôt, dans le cas où tu irais signer des exemplaires. D’autre part, les lettres, les journaux et les publications de toutes sortes s’amoncellent ici de minute en minute et je ne sais pas où tu pourras trouver le temps de les ouvrir seulement. Quant à moi, j’y renonce et je jette mes lunettes au chat pour n’en avoir pas même la tentation. J’ai plus et mieux à faire que cela pour mon plaisir et mon bonheur particulier. J’ai à réécrire au plus tôt ton prodigieux et formidable et sublime traité de La Légende des siècles.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 58
Transcription de Guy Rosa