Paris, 11 janvier [18]77, jeudi matin, 8 h. ½
Cher bien-aimé, je m’aperçois que tu as oublié mon pauvre petit gribouillage d’hier et je te l’envoie par Mariette en même temps qu’une lettre de Rothschild contenant de l’argent pour toi ; c’est-à-dire l’utile et l’agréable ; tu vois que je ne manque pas de fatuité ; libre à toi de classer mon gribouillis comme il te plaira.
Je sais que petite Jeanne a passé une bonne nuit et j’espère que tu en as fait autant de ton côté. Quant à moi, la tempête de cette nuit m’a tellement agitée que j’ai à peine dormi. Aussi suis-je très patraque ce matin. Je compte reprendre un peu courage dans la journée.
J’ai reçu un mot de Mme Versigny qui ne viendra pas dîner ce soir parce qu’elle est garde-malade. Quant à Mme Charles, elle ne descendra à table que si le docteur Sée le lui permet. Voilà à peu près toutes les nouvelles de ce matin et je t’adore dans le passé, dans le présent et dans l’avenir.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 12
Transcription de Guy Rosa