Guernesey, 1er octobre 1861, mardi matin, 8 h. ½
Bonjour, mon cher petit homme adoré, bonjour, confiance, amour, paix et bonheur. Si tu te portes bien et si tu as bien dormi je suis aux anges et je te crie du fond de l’âme QUEL BONHEUR ! Mes yeux vont tout à fait bien ce matin aussi tu peux m’apporter à COPIRE tant que tu voudras. Plus tu m’en donneras, plus je serai heureuse, voilà ma limite. En attendant nous allons faire une good petite promenade tantôt avec ton bon petit Toto [1] à moins que le temps ne se gâte d’ici là, ce dont il est très capable. Enfin si ce n’est pas aujourd’hui ce sera certainement au premier beau jour qui viendra. Il s’agit de patienter, ce qui n’est pas difficile quand on est heureux comme je le suis en ce moment.
J’espère que tu auras de bonnes nouvelles de Bruxelles aujourd’hui. Je te souhaite, mon adoré, tout ce que tu peux désirer en reconnaissance de toutes les joies que tu me donnes et je te bénis du fond de l’âme. Je baise tes chers petits pieds avec dévotion et je t’adore.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16382, f. 112
Transcription de Florence Naugrette