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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 janvier [1849], mercredi soir, 4 h. ½

Bon appétit, mon cher petit goinfrea, et surtout bon dîner. J’aime autant que vous soyez heureux pendant que vous y êtes. Aussi bien il ne m’en reviendrait pas davantage en supposant que votre gobloterie fût manquée. Soyez satisfait mon cher petit gueulard et tâchez de venir me voir ce soir n’importe à quelle heure. J’avais envie de retourner tout à l’heure avec mes brosses et mes PINCEAUX, mais j’ignorais par quelle porte vous sortiriez. C’est ce qui arrête l’élan de mon dévouement. Vous serez obligé de faire de la démacrotie avec le susdit ministre si vous ne trouvez pas sur votre passage d’artiste en chaussure. Quant à moi je sens que je suis bête comme une oie, ce que j’attribue à la presque certitude de ne pas vous voir ce soir. Comme si j’avais besoin de prétexte pour cela. J’ai le cœur gai comme un buffet vide. Je sens que tout me manque quand vous me manquez et je n’ai pas le courage de chercher à y suppléer à force D’ESPRIT. J’aime mieux rester bête comme je suis et vous aimer de toutes mes forces et de toute mon âme.

Juliette

Leeds, BC MS 19c Drouet/1849/19
Transcription de Véronique Heute assistée de Florence Naugrette

a) « goinffre ».

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