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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mars 1860

Guernesey, 17 mars 1860, samedi matin, 7 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour. Tu n’as pas de chance pour une fois par hasard que tu es forcé de sortir de bonne heure il fait un temps de chien. Aussi cela vous apprendra à être un riche propriétaire dans toute la force du TERME car c’est ce matin que vous fichez vos derniers six-mille francs au nez de votre co-adjoint Saumarez [1]. Je vous en fais d’ailleurs mon très sincère compliment, une pareille somme ne se trouve pas toujours sous le pas d’un poète.
À propos de maison, il est une remarque que je fais souvent c’est que la porte de la serre-volière est ouverte au petit jour, six heures six heures un quart, et qu’elle reste ouverte toute la matinée jusqu’à dix et onze heures sans qu’on voie personne aller et venir dedans et cela par les plus mauvais temps comme aujourd’hui. Si c’est négligence de tes domestiques tu feras bien de leur en faire l’observation car [plusieurs mots illisibles] la porte et la fermer beaucoup plus tôt que si on avait la précaution de ne la tenir ouverte que par le beau temps et dans la journée seulement. Voici Suzanne qui me demande de la part de la mère Gor [2] des feuilles de lys et de roses pour un de ses fils qui a eu la main écrasée hier. Tu penses que je ne me fais pas prier longtemps pour rendre ce léger service, trop heureuse si mon petit remède de bonne femme peut soulager quelqu’un, même [plusieurs mots illisibles].
Mon Victor adoré, je souris, je te bénis, je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 53
Transcription de Claire Villanueva

Notes

[1Hugo avait acheté Hauteville House, en 1856, 24 000 francs, dont 13 920 au comptant. « Le reste, vingt quartiers de rente à 480 francs, devait être réglé par quartier le 10 octobre de chaque année à partir de 1857 au nom de l’écuyer Jean-Thomas Saumarez. Victor Hugo paya la première partie le 16 mai 1856, jour de la signature de l’acte ; après trois versements réguliers, et conformément à son horreur des dettes, il rachètera toute la rente d’un seul coup en mars 1860. » (Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo, t. II, ouvrage cité, p. 398.)

[2Vraisemblablement la mère ou la femme de Tom Gore.

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