Jeudi soir
Je suis très souffrante ce soir et je suis encore plus triste ; je t’expliquerai cela quand je te verrai. J’ai bien de l’amour à te donner, bien des inquiétudes à dissiper et que tu dissiperas, je l’espère. Tu as été bien injuste envers nous deux ces jours-ci, mais surtout envers moi. C’est maintenant que j’en ressens plus vivement le mal. J’ai le cœur brisé et malade mais je t’aime encore plus s’il est possible que je t’aime plus.
Ma tête me fait trop mal. Je vais me coucher. J’espère encore te voir quoiqu’il soit minuit moins ¼ à ma pendule qui retarde.
A toi mon cœur, à toi ma pensée, à toi mon corps, à toi mon souffle.
BnF, Mss, NAF 16324, f. 182-183
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette