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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 5 octobre [18]77, vendredi matin, 10 h. [1]

Cher bien-aimé, je tâche d’élever ma santé à la hauteur de mon amour, ce qui n’est pas facile, Dieu sait. Cependant j’ai passé une assez bonne nuit et je me sens plus d’entrain ce matin. J’espère que le reste de la journée suivra et que je pourrai tenir ma place au cabaret ce soir. Et à ce propos, il me semble que nous pourrions faire un petit change en allant dîner autre part que chez Marie cette fois-ci. À moins que tu ne penses qu’il n’y a aucun danger dans ce moment-ci à recevoir les ovations délirantes de la foule. Moi, je ne les redoute pas, au contraire je m’y plais parce que c’est l’expression même de mon amour que je retrouve dans les manifestations enthousiastes du peuple. Seulement, je crains que cela ne serve de prétexte à une trahison hâtive de cet infâme gouvernement. Je peux me tromper, je dois me tromper et toi seul est bon juge de la situation. Nous irons où tu voudras et quelque part que tu sois rien ne peut m’empêcher de t’y admirer et de t’y adorer.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 270
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Le même jour, outre une visite du secrétaire de la présidence du Sénat venu l’informer d’une menace de poursuites contre l’Histoire d’un crime, Hugo note la réception d’une lettre d’Alice : « Le 29 septembre, Georges m’a porté un toast, puis, épouvanté de son audace, s’est caché sous la table. » (CFL, t. XVI-XVII, p. 899)

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