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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 mai 1872

Paris, 6 mai [18]72, lundi, 2 h. après midi

Il m’est revenu ce matin, mon pauvre bien aimé, que tu n’avais pas bien dormi, ce qui fait pour mon compte deux mauvaises nuits, la tienne et la mienne, au lieu d’une. Nous nous étions pourtant bien promis de ne jamais faire de ces mauvais doubles emplois et de faire en sorte que le bien de l’un compense le mal de l’autre. Malheureusement il n’est pas facile de tenir ces bonnes promesses-là car s’il en était autrement je ferais en sorte que ton sommeil ne soit jamais troublé et que ta vie soit toujours paisible et heureuse. Enfin, il faut vouloir ce qu’on ne peut empêcher et se résigner tant bien que mal aux mauvaises chances de la vie en nous serrant le plus près possible l’un de l’autre. Il paraît que nous allons demain chez Pierre Véron à Bellevue ? Jusqu’à présent le temps ne semble guère propice à cette partie de campagne. Cependant je me tiens prête pour forcer le baromètre à faire honneur à ma confiance ; nous verrons quel cas il en fera. Je ne vois toujours pas poindre le Charroin à l’horizon. Tant pis pour lui s’il boude contre son argent, pourvu que tu ne boudes pas mon amour c’est tout ce que je demande à la condition que tu sois aussi heureux que je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 125
Transcription de Guy Rosa

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