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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 décembre [1836], mercredi soir, 4 h. ¼

Je n’ai pas fini mon amour, j’ai encore bien des choses à vous dire. D’abord vous êtes mon grand Toto en dépit de la CACADEMIE. Ensuite vous êtes mon amour aux yeux des hommes et de Dieu. Et puis encore vous êtes la flamme de mon âme, la lumière de mes yeux, la joie et le bonheur de toute ma vie.
Si tu peux me faire marcher ce soir, c’est-à-dire, si tu as une chaussure convenable, tu feras une bonne action. En même temps nous achèterons les étrennes de ma pauvre Claire. Ce n’est pas que je sois très en fonds, je viens de payer le mois de la bonne. Il me reste juste dix francs. Pauvre enfant, j’ai honte et chagrin de te dire cela, car c’est te demander ton repos et ta santé. D’un autre côté, tu veux que je t’avertisse, c’est bien embarrassant.
Va, mon pauvre bien aimé, tu peux être certain qu’un sou mal à propos, je ne le dépense pas, du moins que ne le crois pas. Ta vie et ton sommeil m’est trop précieux.
Je t’en prie bien encore, ne dépense rien pour moi, tes beaux livres et un mot écrit de ta chère main me seront plus précieux que tous les trésors de la Chine, du Japon ou du Pérou.
Mon Victor vous êtes mon bien-aimé.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16328, f. 287-288
Transcription de Claudia Cardona assistée de Florence Naugrette

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