Paris, 28 septembre [18]77, vendredi matin, 10 h.
Temps superbe, mon grand bien-aimé, et, ce qui vaut mieux encore pour moi, la certitude que tu as passé une bonne nuit et l’espérance que tu m’aimes de tout ton cher grand cœur. Malheureusement, comme toujours, hélas ! il y a une ombre à ce soleil, à cette gaîté et à cet amour, c’est la situation que nous fait ce scélérat imbécile de Mac-Mahon. Grâce à son inepte remue-ménage politique on ne sait plus auquel entendre, ni sur quoi compter, ni ce qu’il faut craindre ou espérer. Je donnerais un an de ma vie, si je l’ai encore en réserve, pour être hors de cette impasse malsainea autant pour l’honneur de la France que pour la vie des citoyens. Plus le moment décisif approche et plus mon impatience et mon anxiété redoublent et plus aussi je t’admire, je t’aime, je te vénère, je t’adore et je te bénis.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 264
Transcription de Guy Rosa
a) « cet impasse malsain ».