Paris, 8 juillet [18]72, lundi soir, 3 h.
Il n’est pas probable que M. Flameng vienne aujourd’hui, mon cher petit grand bien-aimé je le regrette parce que cela m’a fait perdre l’occasion de sortir avec toi aujourd’hui qu’il fait moins chaud qu’hier et que nous n’avons qu’une personne déjà connue, M. Desonnaz à dîner ce soir. J’ai bien envie, si le cœur t’en dit de t’envoyer chercher pour sortir tout de suite. C’est dit j’envoie la jeune Blanche te porter ma requête et j’attends ta réponse, si non de pied ferme, de cœur gai. Il me semble que le citoyen Flameng après avoir sollicité l’honneur de me portraire renâclea un peu beaucoup devant la corvée depuis que je lui ai accordé cette faveur. Je ne m’en plains pas je le constate et voilà tout… 5h ¾ voilà ce que c’est que de trop se presser de mal juger les gens… autre guitare le citoyen Robelin s’invite pour tout à l’heure. En attendant l’heure du dîner lui et Flameng sont allés dans les environs flâner et j’en profite pour finir mon gribouillis. Mâtin c’est bien vraib qu’il ne faut pas revoir vieillec ses jeunes opinionsd politiques et les vieilles femmes qui ont été jeunes, je m’en aperçois du reste en regardant mon portrait d’aujourd’hui [1]. Quel âge ! Quelle figure ! C’est désolant de ressemblance ! Et pourtant je t’aime.
BnF, Mss, NAF 16393, f. 194
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette
a) « renacle ».
b) « vrais ».
c) « vieilles ».
d) « opinion ».