Paris, 28 juin [18]72, vendredi soir, 9 h. ½
C’est parce que j’attends le docteur E. Allix depuis hier, mon cher bien-aimé, que je n’ai pas voulu m’absenter de chez moi. Autrement j’aurais profité des deux bonnes occasions que tu m’offrais avec empressement et avec bonheur. Ce n’est pas que je croie à l’efficacité d’aucun remède contre ce mal joli qu’on appelle la goutte mais c’est une manière de n’avoir rien à me reprocher envers la vie. La politesse veut qu’on fasse semblant de la retenir quanda elle a décidé de nous quitter. La pauvre Suzanne tout aussi souffrante que moi mais beaucoup plus rustaude aussi, se refuse à toute cérémonie et elle trouve plus simple et plus gai de se mourirb elle-même sans l’aide de personne. Je regrette qu’un reste de faux respect humain m’empêche de suivre un exemple plein de sagesse. En attendant mon grand bien-aimé, tu feras bien si tu veux vraiment partir d’ici à quinze jours de commencer à préparer ton petit déménagement. De mon côté je vais m’occuper à préparer mes cliques et mes claquesc sans trop d’essoufflement. Je t’aime.
BnF, Mss, NAF 16393, f. 184
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette
a) « quant ».
b) « mourrir ».
c) « mes clics et mes clacs ».
[Date manquante]
Bonjour, cher grand monsieur, permettez-moi dans le cas oùa M. et Mme Pierre Véron auraientb la gracieuse pensée d’[illis.] [pages manquantes]
BnF, Mss, NAF 16393, f. 185
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette
a) « ou ».
b) « aurait ».