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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 14 juillet 1859, jeudi, 6 h. du soir

Cher adoré, je sens des démangeaisons de restitus qu’il faut absolument que je fasse gratter par mes pattes de mouche. Il ne m’arrive pas assez souvent maintenant de pouvoir me passer cette envie, aussi je profite de ma solitude et d’un petit temps d’arrêt dans mes tracasseries pour te donner mon cœur. Sais-tu, mon pauvre bien-aimé, que je t’ai à peine entrevu aujourd’hui et que cela n’est pas juste, puisque tu es la joie, la lumière, le soleil et le bonheur de mon âme ? Je m’en plains, quoi que ce ne soit [ni] de ta faute ni de la mienne. Mais j’attends avec impatience le retour de Suzanne [1] pour être plus souvent et plus intimement avec toi. En attendant, elle ne me donne aucun signe de vie, ce qui ne flaire pas un prompt retour. Enfin il faudra bien qu’elle revienne un jour ou l’autre ; attendons avec IMpatience. À propos, tu sais que ton Charlot est allé chez Allez tantôt pour ce pauvre Spring et qu’il a réussi à ce qu’on lui réintègre son collier, mais le LÂCHE n’a pas osé lui parler de nourriture ; c’est bien couard de la part d’un brave. Aussi, je compte lui en faire honte au premier pique-nique. Jusque là, je t’aime comme trois chiens.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 159
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Suzanne doit revenir le lendemain de son voyage en France, entrepris le 18 juin. (Carnets de Guernesey, Agendas de Guernesey, tome X, Jean Massin, p. 1485)

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