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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 22 décembre 1868, mardi matin, 7 h. ¾

Serait-ce aux deux COCOTTES ci-dessus [1] que je dois attribuer la malchancea de ne vous avoir pas vu ce matin et de n’avoir pas dormi une heure dans toute la nuit ? Si je le savais, comme dit Rochefort, quelle grimace expressive je leur ferais en même temps qu’à leur digne compère 2 décembre. Dans le doute, je ne m’abstiens pas, au contraire, et je leur envoie ma malédiction de confiance à tous les trois. J’espère que les susdites cocottes auront été plus humaines pour vous et que vous aurez passé une aimable nuit entre leurs bras. Je sens que je suis assez lâche pour vous le pardonner et même pour m’en réjouir. C’est dégoûtant mais ce genre étant très bien porté, je m’y conforme. Si les nuits ne se ressemblent pas, les jours non plus, témoin celui de ce matin comparé à celui d’hier. Quelle différence en faveur de celui-ci. Sapristi, quelle stupide restitus. C’est encore pire que les autres jours. Les douleurs les plus atroces ne suffisent pas à excuser une bêtise, aussi épaisse fût-elle, doublée comme la mienne de l’amour le plus intense.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 350
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « la male chance ».

Notes

[1Les « deux cocottes » évoquées par Juliette sont les deux « 2 » de la date du jour.

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