[Bruxelles], 1er août [18]68, samedi matin, 7 h. ½
Bonjour, mon cher adoré, bonjour, du haut de ma bonne nuit, bonjour, avec tout mon cœur et avec toute mon âme, bonjour, sois béni. Je n’ai plus ton cher petit signal [1] pour me renseigner sur l’heure de ton lever mais j’espère qu’ici, du moins, tu fais tous les jours la grasse matinée et que ce matin tu dors encore à poings fermésa. Je te prierai de m’approvisionner d’un peu de papier et de quelques plumes d’oie parce que il m’est tout à fait difficile d’écrire avec une plume en fer et que je crois le papier fourni par l’hôtel très cher. J’enverrai Suzanne chez Laussedat vers dix heures du matin pour avoir chance de le trouver et s’il n’y était pas, elle s’informera de l’heure où on est sûr de le trouver pour y retourner. Dans tous les cas, sois tranquille, la chose lui sera remise en mains propresb. Je t’avertis de même que je sortirai vers onze heures et que je rentrerai à 1 h. ou 2 h. au plus tard. Je ne te laisserai pas ce gribouillis en évidence parce qu’on doit faire faire une clef du secrétaire aujourd’hui mais je te le donnerai moi-même tantôt. Je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 210
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « à poing fermé ».
b) « en main propre ».