21 septembre [1836], mercredi après-midi, 3 h. ½
Mon cher petit homme bien aimé je ne veux pas laisser tomber en désuétude la bonne habitude de vous gribouiller de l’amour deux fois par jour, et c’est pour cela que je vous écris quoique très pressée. Puisque vous deveza me venir prendre presque tout de suite, je me dépêche tant que je peux. Je vous aime, je vous adore, je vous bénis. Vous êtes mon Toto, vous êtes mon poëte, vous êtes mon amour.
Mon petit Toto je vous donne autant de baisers qu’il y a de désir dans mon cœur. C’est plus que le sable de l’océan et les étoiles dans le ciel. C’est L’AMOUR. À bientôt si vous ne m’attrapez pas, ce qui vous arrive assez souvent. Je vous aime, je vous attends.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16327, f. 348-349
Transcription de Nicole Savy
a) Il semble que Juliette ait curieusement écrit « devinez ».