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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 août 1863

Guernesey, 6 août [18]63, jeudi matin, 7 h. ¾

Bonjour, mon doux adoré, bonjour, toutea âme dehors, bonjour, que Dieu te bénisse. Je t’aime. Tu étais levé bien auparavant moi ce matin, ce qui, d’après mes propres observations sur moi-même, dénoterait une bonne nuit. Pour moi j’ai passé une bonne partie de mon temps à me frictionner le bras et l’épaule sans beaucoup de succès, je dois le dire, mais, de friction en friction, et de roupillage en roupillage, j’ai fini par dormir à peu près tout mon compte. Donc je n’ai pas à me plaindre. Au contraire, j’ai à te remercier, toi, mon bon petit homme, de toutes les belles choses que tu fais pour ma SAMBRE [1] qui sera non seulement étourdissante pour tout le monde mais vénérable et sacrée comme un temple pour moi car ta pensée y est partout sous la forme divine de l’art. Aussi il faut que tout cela retourne [en  ? à  ?] famille avec tout ce [qui leur revient en  ?] héritage autant et bien plus encore que les meubles et les [illis.] immeubles que tu leur laisseras. Quant à moi, c’est avec le sentiment profond de la stricte probité que je leur rendrai, après ma mort, tout ce que ta générosité m’aura donné pendant la vie. Ceci dit, une fois pour toutes, je reviens à mon admiration pour cette prodigieuse chambre qui est un véritable poème chinois [une ligne illisible] d’un bout à l’autre sans aucune réserve. Quant à moi j’ai du bonheur à le répéter, j’en suis émerveillée, éblouie, heureuse et reconnaissante de toutes les forces de mon amour. Il est regrettable que cela n’ait pas pu être terminé avant notre départ, mais ce retard n’estb que l’aiguillon du désir de posséder cette splendide chambre et le voyage d’ailleurs est une de ces diversions heureuses à laquelle rien ne résiste, ni peine ni plaisir. Donc tout est bien et vive l’amour sur toute la ligne [dernière ligne illisible].

BnF, Mss, NAF 16384, f. 209
Transcription de Gérard Pouchain

a) « tout ».
b) « n’ait ».

Notes

[1Prononciation déformée de « chambre ».

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