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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 15 décembre 1862, lundi soir, 7 h.

Sois heureux, mon bien-aimé, encore plus heureux ce soir que de coutume puisque c’est la fête de tes deux chères femme et fille ; rayonne en elles comme elles rayonnent en toi et que mon amour soit comme un trait d’union entre ton bonheur et le leur. J’ai le cœur plein d’une tendresse infinie pour tout ce que tu aimes et mon âme se fond en bénédiction sur toi. Soyez gais, soyez aimés, soyez heureux, soyez bénis, les glorieux et les charmantes. Le reflet de vos joies suffira pour m’illuminer intérieurement de tous les bonheurs à la fois.
J’espère que mes tartes auront leur petit succès de circonstance. Je le désire pour moi qui en ai pris l’initiative et pour la Suzarde qui y a mis tout son savoir-faire. Je ne suis pas bien sûre que ce ne soit pas pour ça que la susdite Suzanne m’a demandé de la laisser aller ce soir à la BÉNÉDICTION DE L’IMMACULÉE CONCEPTION, ce que je lui ai accordé séance tenante. Nous verrons si sa superstition aura ajouté quelque saveur à ses galettes [1]. En attendant, moi, je t’aime tout crûment et sans la moindre sauce.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 270
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1Juliette Drouet est croyante, mais depuis longtemps fort peu pratiquante, voire anticléricale, et considère le culte catholique comme une superstition.

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