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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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9 mai 1862

Guernesey, 9 mai 1862, vendredi, 7 h. ½ du m[atin]

Bonjour, mon grand adoré, bonjour, mon ineffable bien-aimé, bonjour. Je te souris, je te bénis, tu es mon Christ rédempteur sublime et divin.
Je vois à ta fenêtre fermée que tu as dû passer encore une mauvaise nuit. Il est impossible qu’il en soit autrement avec la surcharge de pensée et d’action que tu portes en ce moment, sans compter les perfidies et les trahisons prévues et inattendues. Comme ton précurseur Jésus, les Judas ne manquent pas à ton œuvre divine ; les trahisons infâmes se poursuivent à travers les siècles et c’est toujours de la couronne d’épines que sortent les rayons. À défaut de lance, c’est à grands coups d’invectives qu’ils essaient de transpercer ta gloire, laquelle n’a pas même besoin de rester trois jours dans le sépulcre pour reparaître immortelle et radieuse au dessus de l’humanité, entre le ciel et la terre comme l’étoile polaire du progrès. Moi, mon adoré bien-aimé, je reste à tes pieds vénérables que je couvre de baisers et d’amour, la myrrhea et l’encens de mon âme.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 118
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « mirhe ».

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