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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 mars 1861

Guernesey, 16 mars 1861, samedi matin, 9 h.

Bonjour, mon ineffable bien aimé, bonjour mon pauvre doux souffrant, bonjour. Que Dieu nous protège et te bénisse dans ce voyage et dans ta santé. J’espère que tu en ressentiras l’heureux effet même avant le temps prédit par le médecin. Tu verras, mon doux adoré, comme j’aurai soin de toi, comme je te sourirai de bon cœur, comme je serai heureuse de tous les pas que nous ferons vers ta santé ! J’y pense et mes yeux se troublent de larmes. Le temps lui-même semble te faire des avances depuis qu’il est sérieusement question de ton prochain départ. J’espère que cette idée ne t’aura pas agité cette nuit et que tu auras dormi double pour la nuit blanche précédente. Quant à moi, j’ai à peine dormi et d’un sommeil plus fatigant que l’insomnie mais depuis que je suis levée, il n’y paraît plus. Cela est fort heureux d’ailleurs car j’ai beaucoup de choses à faire indispensables avant notre départ, surtout en menant Suzanne. Aussi, il faut que je renonce à copier et que je me résigne à descendre à la ville aujourd’hui même car le temps nous presse et je ne suis préparée à rien. Je n’ai pas même de bottines, mais que cela ne t’inquiète pas, je serai prête quand même au moment où il le faudra car ta santé, ta santé, ta santé avant tout et puis après vive l’amour.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 74
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

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