Paris, 14 août 1882, lundi matin, 8 h.
Plus heureux que sage ton escapade folle d’hier ne t’a pas fait de mal. Cependant, mon cher grand bien-aimé, il ne faudrait pas la recommencer trop souvent ne fût-cea que par égard pour moi qui ai été au supplice hier tout le temps de ton absence. Aussi je ne te parle pas de l’état de ma santé ce matin et encore moins de celui d’hier soir où j’ai eu plusieurs heures de vomissement. Mais tout cela n’est rien puisque tu te portes bien. Et à ce propos, puisqu’il est bien décidé que nous n’irons pas à Guernesey cette année, je te fais souvenir que tu n’as pas envoyé à Mme Chenay [1] l’argent du mois d’août pour ta maison puisque tu devais le lui donner sur lieu toi-même. Tu feras bien de le lui envoyer au plus vite car nous sommes déjà à la moitié du mois, ce qui doit embarrasser beaucoup ta pauvre petite belle-sœur. Quant à moi, mon cher trop aimé, je te prie de me rembourser en même monnaie tout ce que mon cœur te donne.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 145
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « fusse ».