Paris, 4 juin 1882, dimanche matin, 7 h.
C’est affaire à toi, mon infatigablea bien-aimé, pour mener de front les travaux les plus sublimes et les bonnes actions les plus divines sans trouver le bout de ta force et de ta santé. Béni soit Dieu qui t’inspire et qui te rend invincible et glorieux comme pas un homme ne l’a été avant toi. Je t’aime, je t’admire, je t’adore. Tu trouveras un mot de remerciementb de Jules Simon, une lettre de Mme Edmond Adam, une de Mme Marie Gagneur, une lettre de Burty, une de Renan, à moi adressée, pour me prier de te demander la permission de te présenter un de ses amis des bords du Gange. Je vais lui répondre séance tenante pour que la lettre lui arrive assez à temps demain. Tu trouveras encore plusieurs lettres de supplication, venues depuis hier, qui t’implorent pour ces pauvres juifs qu’on continue de massacrer [1]. Enfin tu me trouveras, moi, toujours plus émue, toujours plus charmée et toujours et de plus en plus prosternée.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 103
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « infatiguable ».
b) « remerciment ».