30 mars [1839], samedi soir, 7 h. ¼
Mon Dieu que je suis heureuse, mon Toto. Jamais bijou, jamais cadeau de toi ne m’a fait un plus vif plaisir. C’est qu’aussi celui-ci réunit tout, la beauté et la bonté et la grâce charmante avec laquelle tu me l’as donné. Pauvre Dédé, je voudrais vous combler de mes dons, malheureusement je n’ai rien qui vaille votre trésor de bijou. Ô je suis bien heureuse, mon Toto. Je vais prendre un bain pour continuer la guérison miraculeuse mais comme il faut toujours qu’on se souvienne de la terre par quelques ennuis, j’ai de l’eau bouillante pour mon bain sous prétexte qu’il n’y en a plus d’autre et je suis forcée d’attendre 2 h. toutes mes fenêtres ouvertes que mon bain refroidisse. [Ce ?] charme ! Je voudrais être déjà à lundi pour faire rugir d’envie et d’admiration toutes les femmes. Merci merci, mon Toto, je le garderai toute ma vie, c’est mon reliquaire, c’est là que je garderai tous mes souvenirs d’amour, tous tes baisers, toutes tes caresses. Quel charmant petit bijou. Il me ravit. Je suis folle de joie car, je te l’ai déjà dit, je suis sûre qu’il nous portera bonheur. Merci Toto, merci mon amour, merci merci. Tâche de venir très tôt. J’ai un besoin de te voir et de te caresser qui me déborde. À bientôt, je t’aime.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16337, f. 321-322
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette