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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 juin 1836

5 juin [1836], dimanche soir, 5 h. ¼

Mon bien cher Toto, depuis que je crois à notre voyage, je compte les jours, les heures, les minutes qui vont s’écouler d’ici là. Je voudrais pouvoir abréger la distance qui nous sépare d’un si grand bonheur, avec mes années à venir, parce qu’en bonheur un bon tiens vaut mieux que deux trous aux rats.
Je suis bien résignée d’avance à ne pas te voir aujourd’hui quoique ce soit un peu dur de café après la charmante matinée que nous venons de passer ensemble et qui aurait pu être encore plus charmante si vous n’aviez pas été si généreux. Je sens bien, mon pauvre ange, qu’il faut que tu donnes de la lumière et de la joie dans un autre MONDE. Je me fais ce raisonnement dans ce moment-ci parce qu’il n’y a pas encore trop longtemps que tu étais auprès de moi. Mais ce soir je ne peux pas te répondre que je serai aussi généreuse ni aussi résignée.
Je t’aime, mon amour, je t’adore, mon bien-aimé, je vous admire, mon grand VICTOR et je te baise, mon amant chéri.

J.

BnF, Mss, NAF 16327, f. 128-129
Transcription d’Isabelle Korda assistée de Florence Naugrette

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