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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 avril [1848], dimanche, midi ½

Je compte sur toi, mon petit homme, et je me dépêche de faire mes affaires pour être tout à toi tout à l’heure. Surtout ne va pas me faire faux bond. Je ne te le pardonnerai pas. À moins cependant que tu ne me prouves loyalement et sérieusement que tu n’as pas pu faire autrement. Je t’aime tant, mon petit homme, que j’attache la plus grande importance à la moindre petite minute que tu pourrais me donner. C’est avec ces quelques minutes recueillies avec tant de parcimonie et d’amour que je me compose la pauvre petite somme de bonheur dont j’enrichis ma vie. C’est à toi à ne pas en gaspiller une seule hors des besoins de ta famille, de tes affaires et de ton travail je t’en supplie à genoux.
N’oublie pas que j’aurai tantôt mes deux bonnes et trop loquaces péronnelles [1] et qu’il me sera difficile de ne pas prendre part à leur intéressante conversation, au moins par signe approbateur. Je voudrais auparavant avoir eu le temps de te voir, de te parler et de m’imprégner de toi pour être plus courageuse et plus aimable avec ces deux excellentes mais peu amusantes personnes. Il me semble que ce n’est pas trop exiger puisque je t’adore.

Juliette

MVH, 8066
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Michèle Bertaux

Notes

[1Très vraisemblablement Julie et Louise Rivière.

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