Paris, 1er juin [18]78, samedi soir, 7 h.
Cher bien-aimé, je n’ai que le temps bien juste de te bâcler ma restitus avant l’arrivée de nos dîneurs. Et à ce sujet j’ai reçu un télégramme du bon Joannis Ferrouillata qui s’excuse de n’être pas des nôtres ce soir. Ce que je comprends de reste après sa bévue Ménier [1]. En revanche tu trouveras une très belle lettre de Leconte de Lisleb qui me paraît très sincère. Sans compter une douzaine d’autres de plus en plus enthousiastes et admiratives. J’espère qu’on te laissera cependant le temps de cuver ta gloire car tu dois en être saturé jusqu’au delirium très gros [2]. Moi-même, mon grand adoré, j’en titube d’adoration au point de ne pas mettre un mot devant l’autre sans trébucher. Je me raccroche comme je peux à toutes les tendresses que j’ai plein le cœur et dans l’âme.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 144
Transcription de Chantal Brière
a) « Joannis Ferouillat ».
b) « Leconte de Lille ».