Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1864 > Juillet > 1

Guernesey, 1er juillet [18]64, vendredi, 3 h. après-midi

Quel bonheur, mon cher petit homme, tu te portes bien, tu m’aimes, ton petit Toto [1] n’est plus inquiet, je t’adore et nous allons faire une charmante petite promenade côte à côte, en tiers avec ton charmant fils. En voilà bien plus qu’il ne faut pour me rendre heureuse, mais ce qui abonde ne vicie pas, et je t’en remercie dans toute l’effusion de ma reconnaissance, de mon amour et de ma joie. J’espère que nous n’aurons pas de pluie mais dans tous les cas je m’en fiche parce que je serai vêtue pour ne rien craindre. Du reste je n’ai que le temps bien juste de finir mon gribouillis et de m’habiller pour quatre heures. Depuis ce matin je me raccommodeade la tête aux pieds et des pieds à la tête sans compter la surveillance des poulets de Suzanne qui [couraient  ?] pris d’un danger dans le voisinage [des abats  ?] qui ont élu domicile dans mon jardin. Il ne leur est rien arrivé aujourd’hui, mais je ne serai pas toujours là, malheureusement pour eux. Enfin il ne faut pas se hâter de les jeter aux chats. Espérons au contraire qu’ils auront toutes les bonnes chances pour eux. Ils le méritent bien et la pauvre Suzanne aussi car elle ne sait quelle fête leur faire. Je me hâte de finir mon bavardage pour être prête à temps. Mon cher petit homme, je suis bien contente, je t’aime, je te souris, je t’adore et je te baise plus que dix cent mille TOUT.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16385, f. 175
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Florence Naugrette

a) « raccomode ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne