Mardi, 9 h. du matin
[6 août 1833] [1]
J’ai rêvé de vous toute la nuit – Je vous écris ce matin – voilà j’espère, qui commence bien la journée et me donnera le courage et la patience de vous attendre –
Mon âme – ma vie – mon Victor – je t’aime. Oh ! si tu pouvais voir tout ce qu’il [y a] d’amour pour toi dans mon cœur – Si tu pouvais deviner les souffrances que me font éprouver les violences injustes – de mon mauvais caractère – tu me plaindrais et m’en aimerais encore plus – Je te promets de faire tous mes efforts – pour être digne de toi –
Vous étiez bien beau hier soir – soit dit sans vous donner de la fatuité car votre beauté était celle des anges – J’osais à peine vous regarder – mais je vous aimais – Oh ! je vous aimais.
Juliette
[Adresse]
2e
Pr Victor
BnF, Mss, NAF 16322, f. 46-47
Transcription de Jeanne Stranart et Véronique Cantos assistées de Florence Naugrette
[Souchon]