10 h. ½
Nov[embre] [18]33a
On joue ce soir La Chambre ardente [1]. Il me semble que tu ignorais ce changement de spectacle hier au soir quand tu es venu me voir.
Cependant, les journaux annoncent tous La Chambre pour ce soir – Je crains qu’il n’y aitb là-dessous quelque perfidie à la Harel [2] pour obtenir de toi de nouveaux engagements ou de nouvelles concessions. Pauvre ami, je te plains du fond du cœur d’avoir affaire à de pareils misérables –
Je t’aime – pardonne-moi ma jalouse inquiétude – je t’aime – Je t’aime plus que tout – je voudrais mourir pour toi – Je t’aime –
À tantôt j’espère –
Juliette
Si tu n’étais pas là quand je reviendrai de la répétition, j’irais chez Jannisset et chez ma couturière et peut-être chez Mme Delaunay.
[illis.] h.
Je rentre de la répétition [3]. Les larmes m’étouffent. Je voudrais mourir.
[Adresse]
Pr mon bien aimé
BnF, Mss, NAF 16322, f. 42-43
Transcription de Jeanne Stranart et Véronique Cantos assistées de Florence Naugrette
a) Date rajoutée sur le manuscrit d’une main différente de celle de Juliette Drouet.
b) « est ».