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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 4 décembre 1857, vendredi soir, 5 h. ¼

Je vous écris sur mes genoux, mon cher petit homme, pour ne pas déranger vos in-folios et vos paperasses que je respecte en attendant que je les admire avec toute mon âme. Du reste, jusqu’à présent, je ne vois pas plus de COPIRE que sur ma main et vos alexandrins [1] me passent devant le nez sans daigner me dire le plus petit mot à l’oreille, ce qui ne les empêchea pas de se pavaner ailleurs au lieu de se laisser adorer ici. INJUSTE ! et vous avez le front de demander des RESTITUS ? Pour quoib faire ? Si ce n’est pour y fourrer les plus sanglants reproches, ce que je fais de tout mon cœur à coups de plume, à coups de stupidité, à coups d’ineptie, en veux-tu PAS en v’là, et vli et vlan, ça t’apprendra à me prendre ma LITTÉRATURE sans m’en rendre de la tienne. Sans compter que vous vous prodiguez à tous et à TOUTES pendant que vous me marchandez et me lésinez un pauvre petit moment de bonheur. Taisez-vous ! La POSTÉRITÉ vous jugera. Je vous FLAGELLERAI dans MES MÉMOIRES. ATTRAPEZc ! C’est bien fait, vous voilà, tant mieure [2]. Je vous [illis.].

BnF, Mss, NAF 16378, f. 217
Transcription de Chantal Brière

a) « empêchent ».
b) « Pourquoi ».
c) « ATTRAPPEZ ».

Notes

[1Hugo est alors en train de composer certains poèmes de La Légende des siècles.

[2Familier pour : mieux, meilleur.

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