Guernesey, 18 juillet 1857, samedi après-midi, 4 h. ½
Les Pianciani sortent de chez moi après une visite de quelques instants, mon cher petit homme, juste assez longtemps pour que je n’aie pas pu parler à Mauger qui m’a fait demander par Suzanne un autre répit de huit jours avant de commencer les travaux chez moi. Je lui ai fait dire que je te [prierais ?] de lui DONNER ma réponse ; mais en attendant je suis très vexée de ce nouveau retard qui menace de se prolonger indéfiniment. D’un autre côté quel moyen de sortir d’embarras puisqu’il n’y a que ce seul Mauger dans l’île ? That is the question ? Tout cela est grave et ne me fait pas rire. Pendant ce temps-là vous faites faire chef-d’œuvre sur chef-d’œuvre [1] et vous entassez Pélion-cobourg sur Ossa-viers coffres [2] et vous profitez de toutes les occasions, de tous ces incidents et de tous les [illis.] pour vous gorger de bric-à-brac, INJUSTE ! Aussi je vous conseille de me demander quelque chose maintenant, vous serez bien reçu, je m’en flatte. Je crois que je reconnais votre pas, hélas non ! et j’en suis bien fâchée car j’ai un besoin immodéré de vous voir et une envie insenséea de vous embrasser.
[Juliette ?]
BnF, Mss, NAF 16378, f. 128
Transcription de Chantal Brière
a) « insensé ».