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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 février 1856, mercredi matin, 10 h. ½

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, mon grand bien-aimé, bonjour. À mon tour de vous avoir un peu ce soir et je m’en lèche d’avance les barbes. J’espère d’ici là parvenir à effacer les traces de fatigue que m’a laisséesa toute une longue nuit d’insomnie et de souffrance mais jusqu’à présent je suis bien dolente et bien blaireuse. Tout cela ne m’empêchera pas d’être très geaie et très heureuse ce soir si vous êtes vous-même content. Oh ! oh ! voici la Suzarde triomphante ; elle rapporte un gros poisson tout vivant du marché, ce qui n’est pas une mince gloire vu la disette de marée dans cette île entourée d’eau plus que de pesson [1]. Quant à moi, toutes mes jouissances gastronomiques sont contenues dans le plaisir de vous voir dévorer à belles dents tout ce qu’on vous sert cuit ou cru, vert ou sec. J’espère bien que vous ne manquerez pas à ce bon appétit réjouissant ce soir. J’y compte, mon bon petit homme, et je mets déjà les petits plats dans les grands. Telle est ma prévoyance et puis je vous adore à toutes sauces.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16377, f. 72
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Chantal Brière

a) « laissé ».

Notes

[1Forme franco-provençale du mot « poisson ».

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