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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 14 octobre [18]73, mardi soir, 4 h. ½

Je t’écris à l’aveuglette, mon cher bien-aimé, quoi qu’il fasse encore grand jour dehors et que toutes mes fenêtres soient ouvertes. Mais, tu le sais et tu en souffres autant que moi, cet appartement est une chambre noire composéea de quatre éteignoirs. Heureuse[ment], je n’ai pas besoin d’y voir clair pour prendre à même mon cœur les tendresses dont il est plein. Cela étant, peu importe, comme dit ton ami Marquand. À ce propos, je trouve que Suzanne tarde beaucoup à me répondre. Après cela il faudra bien qu’elle se rende à son devoir un peu plus tôt, un peu plus tard. C’est comme la mère Lanvin, qui me fait l’effet de reculer son installation chez toi à Hauteville House au lieu de l’avancer. Il n’y a rien de tel que d’aller au devant des désirs et des besoins des gens pour leur ôter l’envie d’en profiter. Tout cela n’empêche pas que tu sois le meilleur et le plus généreux des hommes ; que je vénère et que j’adore ; et que je sois la plus attendrie et la plus reconnaissante des femmes de tout ce que tu fais et veux faire pour eux. Je ne te le dirai jamais autant que je le sens. Je te bénis.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 290
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « composé ».

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